S’étendant sur 1312 hectares, Clermont se développe au creux d’une dépression (dont la base se trouve à moins de 180m d’altitude) qu’emprunte le GAU, affluent de la Biesmelle.
Aux confins de Beaumont, Barbençon et Castillon, les parties les plus méridionnales du village culminent à plus de 230m. On y trouve notamment le bois communal mais aussi les cours d’eau tributaires du Gau s’inscrivant dans un relief mouvementé où prévalent les herbages.
Les témoignages les plus anciens d’occupation humaine furent identifiés sur et aux confins de ce territoire agricole ( le mont de Viscourt). Ils indiquent des présences répétées au paléolithique moyen (environ -50 000 ans), au mésolithique (nos derniers chasseurs cueilleurs, de -7000 à -5000) et au néolithique (nos premiers agriculteurs, -4000, -3000 avant JC).
L’implantation romaine déjà attestée par la présence de la chaussée Bavai-Trèves, limitant au nord de la commune, fut confirmée dès 1976 par la découverte de différents bâtiments des 2ème et 3ème siècles (à 600m au sud-est du centre du village, au sud de la ferme Maugrétout) pouvant être assimilés aux restes d’une villa.
( Chaussée romaine en bleu sur la carte).
Découverte en 1968, à l’est de la ferme de Viscourt, une nécropole mérovingienne confirme l’utilisation de ce territoire bien au-delà de la chute de l’empire romain, alors que se structurait la féodalité.
Le texte le plus ancien évoquant Clermont est le polyptique de l’Abbaye de Lobbes, un état des biens réalisé en 868-869 par ordre de Lothaire II.
Il nous indique que Clermont (clarus mont) relevait de cette abbaye et comportait les communautés de Viscurz, Bovernia, Thingies et Offrigies, soit (hormis ce dernier) les principales exploitations agricoles toujours en activité.
Le transfert de ces biens à l’abbaye d’Aulne intervint dès 1195. L’emprise d’Aulne se concrétisa encore davantage à partir de 1578 lorsque le prince Evêque de Liège consentit à Aulne le privilège de nommer les desservants de la cure de Clermont. C’est à cette situation privilégiée que l’on doit une large partie du mobilier de l’actuelle église (les autels du 18ième siècle et sans aucun doute les stalles attribuées au 17ème siècle).
Avec la fin de l’Ancien Régime, Clermont quitta la principauté de Liège pour désormais appartenir au département de Sambre et Meuse, canton municipal de Walcourt.
Dès 1797, les biens d’Aulne furent vendus aux enchères publiques. Ainsi le citoyen Pommier de Paris acquit-il les fermes du Buvernau, du Moulin, de Teignies, de Viscourt et de Maugrétout (cette dernière fut construite dès 1774 sous l’abbatiat de Dom Srippe), c’est-à-dire l’ensemble des exploitations agricoles majeures).
Après la première abdication de Napoléon (le 6 avril 1814), le canton de Walcourt fut repris dans l’administration départementale des Ardennes.
Prélude à Waterloo, en juin 1815, la situation frontière du village en fit le théâtre des préparatifs militaires des armées françaises.
Dans la soirée du 14 juin, Napoléon arrive à Beaumont, où il est l’hôte de Monsieur Caraman, qui lui offre une chambre dans le corps de logis central du château actuel. Dans le même temps, le Maréchal Grouchy installe le corps de cavalerie de réserve entre Walcourt et Barbençon. Les 3ème et 4ème corps de Kellerman et de Milhaud campent à la Gayole ; l’écran formé par la lisière des bois de Clermont et Castillon camouffle les bivouacs.
Maréchal Grouchy
Edouard Jean Baptiste Milhaud
La structure actuelle se dessina davantage encore en décembre 1815 lorsque, au sein du Royaume des Pays-Bas, Clermont fut incorporé à la province de Namur.
Le 19ème siècle correspond à un accroissement de la population (de 487 âmes en 1801 à 1073 en 1875). Indépendamment des fermes, des bâtiments et des logis principaux leur étant associés, l’habitat domestique appartient à la fin du 18ème siècle et surtout aux 19 et 20ème siècle.
C’est dans cette mouvance qu’est construite la Maison communale en 1849. l’église Saint-Pierre-aux-Liens est reconstruite en 1859 et, en 1885, est créée la Place bordée de tilleuls.
L’enrichissement dont témoignent les évolutions démographiques et architecturales procèdent d’une croissance économique basée sur le développement de l’agriculture (outre les céréales, intensification de la production de betteraves sucrières, de pommes de terre et de tabac), de l’élevage et plus accessoirement de l’exploitation des carrières.
Autre signe de prospérité d’alors et de ses avatars est la création, en 1875, d’une société de sapeurs-pompiers volontaires dont l’une des caractéristiques principales est de toujours subsister.
Au cours de 20ème siècle, Clermont connut comme partout ailleurs les effets de la mécanisation des travaux de la ferme. En résultat, pour une bonne part de la main-d’œuvre, la nécessité d’être employée à l’extérieur et dans d’autres contextes, autour du bassin sidérurgique carolorégien notamment.
La structure actuelle se dessina davantage encore en décembre 1815 lorsque, au sein du Royaume des Pays-Bas, Clermont fut incorporé à la province de Namur.
Le 19ème siècle correspond à un accroissement de la population (de 487 âmes en 1801 à 1073 en 1875). Indépendamment des fermes, des bâtiments et des logis principaux leur étant associés, l’habitat domestique appartient à la fin du 18ème siècle et surtout aux 19 et 20ème siècle.
C’est dans cette mouvance qu’est construite la Maison communale en 1849. l’église Saint-Pierre-aux-Liens est reconstruite en 1859 et, en 1885, est créée la Place bordée de tilleuls.
L’enrichissement dont témoignent les évolutions démographiques et architecturales procèdent d’une croissance économique basée sur le développement de l’agriculture (outre les céréales, intensification de la production de betteraves sucrières, de pommes de terre et de tabac), de l’élevage et plus accessoirement de l’exploitation des carrières.
Autre signe de prospérité d’alors et de ses avatars est la création, en 1875, d’une société de sapeurs-pompiers volontaires dont l’une des caractéristiques principales est de toujours subsister.
Au cours de 20ème siècle, Clermont connut comme partout ailleurs les effets de la mécanisation des travaux de la ferme. En résultat, pour une bonne part de la main-d’œuvre, la nécessité d’être employée à l’extérieur et dans d’autres contextes, autour du bassin sidérurgique carolorégien notamment.
Source : LEOTARD, J., « Clermont », in le Point Virgule, n°38, 1er février 2003.
(Photos :www.niset.be)
Simple notice historique, accompagnée de nombreux
détails, généralement peu connus, sur nos vieilles
institutions monastiques du moyen-âge.
EXTRAIT N°1
" devant prier Dieu pour le salut de leurs âmes ainsi que de celles de
leurs ancêtres et de leurs successeurs „. Ceux-ci d'ailleurs et notamment
la comtesse Marguerite et son fils aîné, Jacques d'Avesnes, continuèrent
ces traditions de générosité envers l'abbaye d'Aulne, à laquelle, entre
autres faveurs^ ce dernier fait don en 1253 de toutes les droitures qu'il
avait à Clermont.
Dans sa nomenclature des bienfaiteurs principaux de la nouvelle
Aulne, Dom Herset mentionne d'abord les évêques de Liège, Henri II,
Hugues de Pierrepont et Robert, lequel voulut même y être enterré et
dont on voit encore aujourd'hui la pierre tombale. Immédiatement après
il cite Jean, avoué de Thuin, " homme d'un mérite éminent „, dit-il,
lequel, entre autres choses, céda d'abord à l'abbaye, en 1204, 40 bon-
niers de bois situés à Montigny, puis en 1209 tous ses droits d'avouerie
sur Aulne, et fit même jurer à son fils Gilles sur les reliques de l'autel
d'Aulne que jamais il ne molesterait les moines à ce sujet (voir folios 6
et 7 du Cartu'aire d'' Aulne).
Viennent ensuite Jacques d'Avesnes (ses ancêtres sont mentionnés
plus loin en bloc par D. Herset), puis le seigneur Bastien de Gourdinnes
qui donna à Aulne, dès 1182, l'église de Clermont avec toutes les dîmes
et biens qu'il y possédait (voir Cart folios 51, 53, 290, 295). Arnould
de Morialmé qui, en même temps que Jean de Thuin, abandonna aux
moines ses droits sur Aulne {Cart, fol. 8) et dont la fille fonda plus tard
une chapelle dans la nouvelle église d'Aulne {Cart, fol. 32) et enfin
Jean de Rianwez, avoué de Thuin et gouverneur (toparcha) de Monceau
d'apiès D. Herset, qui ajoute : " dont plusieurs membres des deux sexes
de sa famille furent enterrés dans des cloîtres; et un très grand nombre
de souverains du Hainaut, du Brabant et de Flandre qui, animés d'une
sainte émulation, comblèrent merveilleusement nos anciens pères de
faveurs et biens de tout genre. „ {Chron. Alnen., fol. 3.)
EXTRAIT N°2
FRANOON de MORYILLE, ainsi nommé, dit Dom Herset, parce qu'il était originaire du château de Morvaux près de l'abbaye de Clair- vaux. 11 partit de Clairvaux par ordre de S* Bernard à la tête d'un essaim de douze moines, choisis parmi les plus fervents et, autant que possible, originaires du pays liégeois, au milieu desquels brillaient plu- sieurs anciens chanoines tréfonciers de la cathédrale de S* Lambert. Ils arrivèrent à Aulne le 3 décembre 1148 (i), mais l'abbé Francon n'apparaît dans les chartes d'Aulne qu'en 1152, et puis en 1153, époque où il signe l'acte par lequel Nicolas, évêque de Cambrai, déclare avoir donné à l'abbaye d'Aine l'autel de S* Yaast, avec tout ce qui s'y rattache, moyennant un payement annuel de 28 sous à l'abbaye de Villers. Après avoir encore obtenu l'importante propriété de Viscour et divers autres biens en faveur d'Aulne, il disparaît vers 1154, laissant son œuvre assez prospèie. Comme nous l'avons dit plus haut, d'après M. de Theux, il aurait eu pour successeur immédiat le prieur Walter, mais cela ne semble pas bien établi.
Quelques histoires tirée du livre "cartulaire des petites communes: analyse des pièces" de Stanislas Bormans . 1878.
(cliquer sur la photos pour agrandir)
____________________________________________
*La révolte.
Tenaillée par la faim, la population manifesta son mécontentement en organisant une marche. Le 8 mars 1847, un groupe de villageois parti de Gozée, traversa les villages de Marbais, Marbiseul, Ham-sur-Heure, Cour-sur-Heure, Berzée, Rognée, Mertenne, Clermont pour finalement atteindre Strée. Cette troupe était menée par un tambour et un villageois tenant un chiffon noir attaché à un bâton.Au cours de leur périple, les ouvriers en colère passaient de ferme en ferme et exigeaient du cultivateur de leur vendre son froment au prix de 7 francs le vasseau. Si le fermier était conciliant, on remplissait les sacs et l’exploitant était payé sans discussion. Par contre s’il refusait à se plier à leurs exigences, le froment était emporté de force, mais en plus, la maison était visitée et on emportait toute la nourriture disponible et les tonneaux de bière étaient mis en perce. Après chaque visite, ils allaient cacher les provisions dans les campagnes afin de pouvoir les récupérer le soir tombé.
Par contre, si en cours de route, la troupe trouvait porte close, les hommes forçaient le passage et les quelques fois où les fermiers tentèrent de les intimider armés de fusils, ces derniers battirent bien vite en retraite devant l’attitude déterminée de leurs assaillants.
*PALEOLITHIQUE ANCIEN A CLERMONT (NAMUR).
Situé dans l'Entre-Sambre et Meuse, le site de Clermont a fourni
outre une industrie paléolithique que nous décrivons ici, un ensemble appartenant
principalement au Néoli thique récent. Les découvertes effectuées au
nord de la localité sur le "Mont de Viscourt" proviennent exclusivement de
récoltes réalisées en surface; il ne s'agira donc pas d'une étude définitive.
Ce ''Mont de Viscourt" est constitué d'une argile crétacée sunnontée
d'argiles paléocènes puis de limons quaternaires, il décline de toutoeparoe
vers les cours des différents ruisseaux.
Quatre endroits de cette colline ont livré du matériel paléolithique
("Bon Galant", "Ferme de Viscourt", "Terre des Givris", "Ruelle de la Forge");
ils ont fourni 213 pièces soit 166 enlèvements (27 sont de technique levallois),
19 nucléus, 8 racloirs, pointe moustérienne, 1 disque, 2 lames retouchées,
4 encoches, 1 burin, 2 grattoirs, 1 perçoir, 2 couteaux bifaces,
6 bifaces. Les groupes d'enlèvements correspondent aux différents types de
nucléus (technique centripète, levallois à éclats, levallois à lames).
L'étude des dimensions (fondée sur la différence des largeurs et surtout du
rapport longueur-largeur) montre une bipartition assez nette. Ces deux formes
d'enlèvements proviennent peut-être l'une de la préparation des blocs; l'autre
de l'aménagement des supports. Quant aux outils, les bifaces (ou couteaux
bifaces) sont parfois de type ancien, les racloirs, pointe, encoches réalisés
sur éclat révèlent le caractère moustérien et, cependant, des éléments
de type évolué sont aussi présents: burin, grattoirs, perçoir, lames retouchées.
Cet ensemble serait attribuable au Moustérien de tradition acheuléenne
étant donné la présence d'outils d'allure moustérienne dans un ensemble
de type acheuléen final. Ce facies a été reconnu dans le bassin mosan au
site de Sainte Walburge à Liège et dans la région namuroise aUKsitoede Spy,
de Saint Servais et de Namur.
M. OTTE et J.-M. LEOTARD
Racloir
Nucleus
lame levallois
Couteau bifaces
Pointe moustérienne
*L'Arbre des Droits de l'Enfant.
12/04/2005
Pour rappel, la Convention internationale des droits de l'enfant a été adoptée à New-York par les Nations-Unies le 20 novembre 1989. La Belgique a ratifié la Convention. Le Sénat et la Conférence interministérielle sur les droits de l'enfant (Etat fédéral, Communautés et Régions) ont décrété le 20 novembre, Journée internationale des droits de l'enfant.
Chaque année, le délégué général aux droits de l'enfant prend des initiatives pour commémorer cet événement. Cette fois, des actions sont menées autour du thème: "Chaque enfant a le droit de vivre sur une planète et dans un environnement propres". Dans ce cadre et avec le soutien du Ministre Lutgen, la Communauté française, et plus particulièrement Monsieur Claude Lelièvre, a proposé aux Communes de planter un tilleul dans un endroit accessible au public et clairement identifié comme "l'Arbre des Droits de l'Enfant".
Le Collège échevinal a proposé que cette plantation ait lieu lors de la journée "Place aux enfants" afin de rassembler un maximum de jeune public. Un frêne fut donc planté à Clermont, près de la caserne des pompiers et un tilleul fut planté à Walcourt, derrière la buvette du terrain de football au complexe du Spayemont.
*Le saviez vous?
L'agriculture à Walcourt, comme ailleurs en Wallonie est en mutation. Chaque agriculteur cherche à répondre aux contraintes économiques et environnementales.
Voici les traits les plus significatifs de l'agriculture à Walcourt:
¨ Diminution du nombre d'exploitations : En 2001, il y avait 141 exploitations à Walcourt pour 194 en 1991 soit une diminution de 27% en 10 ans. Cette diminution se poursuit puisque en 2002, il n'y avait plus que 136 exploitations.
¨ Augmentation de la taille des exploitations : En 10 ans, la taille des exploitations agricoles a fortement augmentée. Ainsi à Walcourt on est passé d'une taille moyenne de 40,72ha en 1991 à 58,17 ha en 2001.
Le nombre et la taille des exploitations varient selon les villages. Le village qui compte le plus d'exploitants est Castillon/Mertenne( 18) suivi de Tarcienne (17) et de Clermont ( 15). Par contre, il ne reste que deux exploitations à Berzée, 3 à Fontenelle et 3 à Pry.
Ferme de Maugrétout
(Accès : N5 Charleroi-Beaumont, sortir à Strée et dir. Clermont. La ferme se situe 300 m après le cimetière)
"Accès exceptionnel"
Ancienne propriété de l'abbaye d'Aulne, la ferme a été construite entre 1774 et 1785 sous l'égide de Joseph Scrippe, grand abbé bâtisseur, qui avait probablement fait construire cet ensemble malgré la désapprobation de son chapitre (d'où le nom de "Maugré (malgré) tout").Cette grosse ferme en quadrilatère a su préserver son ordonnance et l'harmonie de ses volumes. Les bâtiments en briques et calcaire reposent sur des soubassements en calcaire appareillé et s'ordonnent autour d'une cour rectangulaire pavée. Passé le porche d'entrée, à gauche, on rencontre un grand corps de logis, flanqué de dépendances plus basses. Le logis se compose de deux niveaux et cinq travées de baies à linteau bombé sur piédroits harpés. L'intérieur est entièrement voûté.Le visiteur aura l'attention attirée à l'intérieur des étables, écuries et bergeries par le mode de couvrement : Les dépendances, divisées en nefs et travées, sont couvertes de voûtes en voiles de briques qui retombent sur des piliers en calcaire à chapiteau sphéro-cubique. La grange en long, une des plus imposantes de la région, est protégée d'une bâtière d'ardoises à croupettes. Elle s'ouvre par deux portails surbaissés aux montants harpés en calcaire.
Bibliographie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire